La porte de l'annexe de la mairie vola dans la pièce et vint s'écraser tout près de Burt.
Tremblant, il regarda l'épaisse masse de plombs qui avait traversé la pièce sous la force du coup de poing d'un des assaillants. Se plaçant derrière un poteau de marbre, il épongea la sueur brillant sur son front et se rappela comment la journée c'était emballée.
*Flash back*
Il était huit heures moins le quart lorsque Burt fit son habituel tour des jardins de la mairie annexe avec son chien de garde et Jim, un ami d'enfance. A vrai dire, ils n'étaient pas là pour défendre chèrement la vie du maire de quartier mais servait plutôt d'agents de dissuasion, armé de calibres lourds et de molosses enragés. Quelques fois, ils envoyaient balader un SDF qui avait élu domicile dans les superbes jardins du maire ou repoussaient un manifestant qui venait dénonçait la cruauté du maire mais ce boulot avait tout du job parfait. Ils étaient tous deux bien payés et ne faisaient rien de la journée ... oui ... un job parfait, jusqu'à ce matin.
A huit heures pile, ils avaient entendus une détonation au niveau de la porte ouest et étaient accourus. Dans la fumée qui sortait de ce qui restait la porte, il virent une grande silhouette qui les regardait et qui disparut soudainement ...
Sans avoir eu le temps de se demander ce qui s'était arrivé ni de dégainer leurs gros calibres, l'homme (la chose !!!) était arrivé sur eux et avait éventré leurs molosses. Quand il leva la tête vers eux, ses yeux jaunes injectés de sang prirent au cœur les deux gardes qui s'enfuirent vers l'intérieur.
Burt parvint à fermer la porte derrière lui et se barricada rapidement, puis alla près des escaliers principaux et appela avec sa radio les secours, sans parvenir à les joindre. Puis la porte explosa ...
Il entendit la voix de l'homme :
"
Allons mon enfant, pourquoi te caches-tu, je ne suis pas ici pour te faire du mal ..."
Burt trembla de plus belle et l'homme continua ...
"
Il se trouve juste que ce quartier m'eut appartenu il y'a longtemps et que j'aimerais en reprendre possession ..."
Il s'arrêta, semblant chercher ses mots ...
"
... j'ai pourtant demandé au maire mais il a dit qu'il fallait lui passer sur le corps pour avoir ce quartier ... JE NE FAIS QU'APPLIQUER LES CONSIGNES DU MAÎTRE DU LIEU ..."
Quand il ajouta la dernière phrase, il semblait presque peiné ...
"
Tu n'as rien à faire dans cette guerre, retourne chez toi soigner ta famille ... non ... tu n'as pas à mourir pour ça."
Burt se leva alors et fis face à l'homme, des larmes dégoulinant de ses yeux et mouillant à présent ses joues ... Il dit :
"
Je vais rejoindre ma famille, oui ..."
Il voyait à présent l'homme en face et, à ses pieds, le corps mutilé de son camarade ...
"
... MAIS JE VAIS D'ABORD T'ELIMINER POURITURE !!!!!!"
Appuyant sur la gâchette de son arme, il mitrailla en direction de l'inconnu. Il tira dans toutes les directions avec rage. IL AVAIT TUE JIM, IL DEVAIT PAYER !!
Quand, enfin son chargeur se vida, il entendit une voix dans son dos ...
"
Je ne voulais vraiment pas mais tu ne me laisses pas le choix ..."
Des mains passèrent autour de son cou et il sentit un courant d'air entre son corps et sa tête ...
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Estarmin déposa la tête qu'il venait d'arracher au jeune soldat sur le sol encore bouillonnant du sang chaud de ce dernier ...
Il soupira, il ne voulait pas le tuer ... il ne voulait pas de morts inutiles, mais quiconque tentait de s'opposer à ses plans devait disparaître ... il ne pouvait pas laisser ses sentiments se mettre entre l'avenir de sa caste et lui.
Il monta les escaliers jusqu'au bureau du maire annexe et s'appuya le dos contre la porte.
"
Monsieur Homering, c'est moi, Estarmin Koori, vous vous souvenez de moi ? Oui bien sur, je ne suis passé que hier ... Vous avez surement dus entendre les coups de feux ... Il y'a eu des morts, monsieur ... ainsi je pense qu'il serait mieux qu'il n'y en ait pas un de plus et que vous sortiez d'ici en abandonnant vos responsabilités et sans faire de manières ..."
La voix paniquée du maire annexe répondit :
"
J'ai appelé les forces d'interventions ! Ils vont vous abattre comme un chien, vous n'avez aucuns droits sur ces quartiers, ils sont à moi de droit !!"
Estarmin éclata de rire ...
"
Monsieur Homering, vous n'êtes plus sur la même planète que nous ? Les services secrets s'en moquent de nous, cette petite ville sans importance n'intéresse personne ... beaucoup trop de problèmes, beaucoup trop de dirigeants CORROMPUS ... Non, monsieur Homering, les services secrets ne vous aiderons pas ... pas cette fois, pas la prochaine."
Un long silence accueillit alors l'annonce d'Estar jusqu'à ce que le bruit d'un véroux vint le rompre ...
Le maire sortit de ses bureaux et fustigea le chef de meute avant de dire rapidement :
"
Je quitterais ce bureaux seulement suivant mes conditions : Je veux que vous me protégiez moi et ma famille contre les agents du maire, mon action va le déplaire, il va vouloir m'exécuter, je veux aussi une villa sur la côte d'azur, en France et un passeport Français, je veux une rente à vie et un statut de héros national, je veux ..."
Estar lui mit deux doigts sur la bouche et dit :
"
Ne craignez rien, là où vous allez, vous n'aurez pas de problèmes ..."
Sortant une épée, il la planta dans le ventre gras du maire qui s'enfonça contre le mur dans un gémissement ridicule ...
La sortant du corps sans vie et l'essuyant, Estar se s'étira, certes il aurait pu l'épargner mais la ville serait mieux sans cet être immonde à sa tête ...
Le quartier Sud appartenait maintenant aux loups Garous et il allait le faire savoir aux autres ...
